Кому трансцендентное путешествие по ту сторону? Иосиф Бродский ~ Tы поскачешь во мраке...
Tu galoperas dans l'obscurité, à travers l'immensité infinie des monts froids,
Le long des frondaisons de bouleaux, s'enfuyant dans l’obscurité, vers de triangulaires maisons,
Le long de ravins désertés, à travers l'herbe gelée, sur les fonds sablonneux,
Éclairé par la lune et, ne voyant qu'elle seule,
Le claquement sonore des sabot le long des monts de froids figés, — il n'y a rien avec quoi comparer,
C'est toi, là-bas, en bas, tu tisses ta toile le long des ravins,
Là-bas, quelque part vers l'obscurité depuis ta route s'enfuit un ruisseau,
Là, où murmure ton ombre rapide sur un dos de briques.
читать дальшеIl galope sacrement sur l'herbe gelée, s'évanouissant dans l'obscurité,
Surgissant au loin, éclairé par la lune, sur les monts infinis,
Devant de noirs buissons, le long de ravins dénudés, le vent frappe le visage,
Parlant avec lui même, se dissolvant dans une noire forêt.
le long de ravins vides, Devant de noirs buissons - aucune trace ne sera retrouvée,
Même si tu es preux et qu'autour de tes jambes s’entrelace la lumière,
De toute façon jamais et pour rien au monde tu ne sauras le rattraper.
Qui donc là-bas galope parmi les monts, Je veux le savoir, je veux le savoir.
Qui galope là-bas, qui donc fonce sous la brume froide, dis-je,
De ma face solitaire tournée vers le tsar de la forêt -
Je m'adresse à la nature de la part des triangulaires maisons :
Qui donc galope seul là-bas, éclairé par la tsarine des monts ?
Mais l'épicéa gothique des plaines russes engloutit toute réponse,
des fenêtres grand ouvertes, résonne un merveilleux piano, se déverse la lumière,
Quelqu’un galope à travers les monts, éclairé par la lune, affleurant la voûte céleste,
A travers l'herbe figée, le long de noirs buissons. Approche la forêt.
Parmi les basses branches étincellera l'émeraude chevalin,
Qui donc se tient à genoux, près des barrages de bièvres, dans l'obscurité,
Celui qui se regarde soi-même, reflété dans l'eau noire,
Celui-là est revenue vers soi, celui qui chevauchait les monts dans l'obscurité.
Non, ne penses pas, que la vie - est un cercle vicieux de contes sortilèges,
Car,des centaines de monts - d'incroyables croupes de juments,
Desquelles, dans la nuit, mais sous la lumière lunaire, Le long d'alentours endormis,
Nous endormant dans un songe, nous galopons vers le sud, impétueusement.
Je m'adresse à la nature : ce sont des cavaliers fonçant vers l'obscurité,
Créant leur monde semblable tout à coup au tien,
Depuis les barrages de bièvres, depuis les feux froid des terrains vagues
Jusqu'aux immenses barrages, jusqu'à la foule muette des lampadaires.
De toute façon – le retour, De toute façon même au rythme de ballades
Il y une sorte d'élan, il y a une sorte de retour triste,
Même si le Créateur sur ses icônes ne dort ni ne vit,
Apparaît brusquement à travers une cathédrale de pins quelque chose en forme de sabots.
Tu es ma forêt et mon eau, qui contournera et, qui tel un courant d'air
Pénètre en toi, qui donc dit et, qui sous-entend,
Celui qui se tient de côté, dont les paumes sur tes épaules,sont posées,
Celui qui est allongé sur le dos dans un ruisseau glacé.
Ne s'en va pas involontairement, il ne lui est pas difficile de tout discerner,
Car ce n'est pas la vie, mais une autre sorte de douleur,
Qui se niche en toi et, déjà ne s'entend plus, comme vient le printemps,
Seules les sommets tel le balancier d'un rêve, bruissent inlassablement dans l'obscurité.
Traduction : Sarah P. Struve
Ты поскачешь во мраке, по бескрайним холодным холмам,
вдоль берёзовых рощ, отбежавших во тьме, к треугольным домам,
вдоль оврагов пустых, по замёрзшей траве, по песчаному дну,
освещённый луной, и её замечая одну.
Гулкий топот копыт по застывшим холмам - это не с чем сравнить,
это ты там, внизу, вдоль оврагов ты вьёшь свою нить,
там куда-то во тьму от дороги твоей отбегает ручей,
где на склоне шуршит твоя быстрая тень по спине кирпичей.
Ну и скачет же он по замёрзшей траве, растворяясь впотьмах,
возникая вдали, освещённый луной, на бескрайних холмах,
мимо чёрных кустов, вдоль оврагов пустых, воздух бьёт по лицу,
говоря сам с собой, растворяется в чёрном лесу.
Вдоль оврагов пустых, мимо чёрных кустов, - не отыщется след,
даже если ты смел и вокруг твоих ног завивается свет,
всё равно ты его ни за что никогда не сумеешь догнать,
кто там скачет в холмах, я хочу это знать, я хочу это знать.
Кто там скачет, кто мчится под хладною мглой, говорю,
одиноким лицом обернувшись к лесному царю -
обращаюсь к природе от лица треугольных домов,
кто там скачет один, освещённый царицей холмов?
Но еловая готика русских равнин поглощает ответ,
из распахнутых окон бьёт прекрасный рояль, разливается свет,
кто-то скачет в холмах, освещённый луной, возле самых небес,
по застывшей траве, мимо чёрных кустов. Приближается лес.
Между низких ветвей лошадиный сверкнёт изумруд,
кто стоит на коленях в темноте у бобровых запруд,
кто глядит на себя, отражённого в чёрной воде,
тот вернулся к себе, кто скакал по холмам в темноте.
Нет, не думай, что жизнь - это замкнутый круг небылиц,
ибо сотни холмов - поразительных круп кобылиц,
на которых в ночи, но при свете луны, мимо сонных округ,
засыпая, во сне, мы стремительно скачем на юг.
Обращаюсь к природе: это всадники мчатся во тьму,
создавая свой мир по подобию вдруг твоему,
от бобровых запруд, от холодных костров пустырей
до громоздких плотин, до безгласной толпы фонарей.
Всё равно - возвращенье, всё равно даже в ритме баллад
есть какой-то разбег, есть какой-то печальный возврат.
Даже если Творец на иконах своих не живёт и не спит,
появляется вдруг сквозь еловый собор что-то в виде копыт.
Ты, мой лес и вода, кто объедет, а кто, как сквозняк,
проникает в тебя, кто глаголет, а кто обиняк,
кто стоит в стороне, чьи ладони лежат на плече,
кто лежит в темноте на спине в леденящем ручье.
Не неволь уходить, разбираться во всём не неволь,
потому что не жизнь, а другая какая-то боль
приникает к тебе, и уже не слыхать, как приходит весна,
лишь вершины во тьме непрерывно шумят, словно маятник сна.
1962
Кому трансцендентное путешествие по ту сторону? Иосиф Бродский ~ Tы поскачешь во мраке...
Tu galoperas dans l'obscurité, à travers l'immensité infinie des monts froids,
Le long des frondaisons de bouleaux, s'enfuyant dans l’obscurité, vers de triangulaires maisons,
Le long de ravins désertés, à travers l'herbe gelée, sur les fonds sablonneux,
Éclairé par la lune et, ne voyant qu'elle seule,
Le claquement sonore des sabot le long des monts de froids figés, — il n'y a rien avec quoi comparer,
C'est toi, là-bas, en bas, tu tisses ta toile le long des ravins,
Là-bas, quelque part vers l'obscurité depuis ta route s'enfuit un ruisseau,
Là, où murmure ton ombre rapide sur un dos de briques.
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Tu galoperas dans l'obscurité, à travers l'immensité infinie des monts froids,
Le long des frondaisons de bouleaux, s'enfuyant dans l’obscurité, vers de triangulaires maisons,
Le long de ravins désertés, à travers l'herbe gelée, sur les fonds sablonneux,
Éclairé par la lune et, ne voyant qu'elle seule,
Le claquement sonore des sabot le long des monts de froids figés, — il n'y a rien avec quoi comparer,
C'est toi, là-bas, en bas, tu tisses ta toile le long des ravins,
Là-bas, quelque part vers l'obscurité depuis ta route s'enfuit un ruisseau,
Là, où murmure ton ombre rapide sur un dos de briques.
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